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lundi 23 avril 2018

Tenkara printanier.

Depuis l'ouverture de la pêche de la truite le mois dernier la météo a été si mauvaise que je n'ai pas pu aller à la pêche une seule fois; la plupart des rivières ayant vu leurs eaux se teinter fortement. J'ai pourtant vu bon nombre de pêcheurs s'acharner sur quelques ruisseaux tout au long du mois, sûrement de ces gens qui tiennent à "rentabiliser" leur carte en garnissant leur congélateur de ces fameuses truites Findus dont on nous vante tant les mérites. Heureusement la semaine dernière nous avons vu enfin des conditions printanières s'installer.  




Enfin du bleu dans le ciel et du blanc, du rose, du jaune, du violet sur les berges! Et le raffut de la faune volante des sous-bois. Le printemps a enfin commencé! 


Je commençai à pêcher un peu en amont d'où je m'étais arrêté à l'ouverture. Un secteur intéressant, étroit et encombré où la discrétion et la précision des lancers sont impératifs pour celui qui ne veut pas passer son temps à décrocher sa kebari des branches et des ronces et qui a bien envie de faire visiter son tamo à une truite.



La précision de nos lancers est, les pêcheurs de truite le savent tous, un des facteurs les plus importants dans la réussite de la pêche de la truite à la mouche. J'en emporte très peu de kebari et si je les perds dans les arbres ou les ronces je n'ai plus rapidement qu'à faire demi-tour et rentrer chez moi.  Mon ami Adam Trahan avait d'ailleurs écrit un excellent article sur le sujet et n'oublions pas que nos kebari seront vues en mouvement par des animaux qui n'ont sûrement pas la même vue que nous. 



Je pêchai avec la même matériel qu'à l'ouverture c'est à dire une canne Nissin Kawashi 320 et une level line Oni-ryu 号2.5. Les conditions étant idéales pendant les deux matinées de ce weekend les truites répondirent favorablement à mes sollicitations.  



J'en profitai au maximum et j'étais comme toujours complètement absorbé par ma pêche et au cours de ces deux matinées je fis la même erreur et chaque matin vers 10 heures 30 je sortais de ce secteur étroit et encombré pour arriver à un endroit où le ruisseau s'élargit et ce fût la fin de ma partie de pêche. 




Je pris une dernière truite sous les branches tombantes d'un buis qui forment un abri contre la berge puis celle-ci retournée à son élément je repliai ma canne et rebroussai chemin. La température avait monté et les truites n'étaient plus aussi coopératives que celles des zones ombragées. 


Mais je ne le regrettai pas car j'avais passé deux très belles matinées de printemps. 


















lundi 2 avril 2018

Ouverture de la pêche 2018

Comme tous les ans je n'ai pas manqué le rituel de l'ouverture de la pêche de la truite bien que cette année j'ai bien cru que pour une fois j'allais le manquer car l'hiver a été particulièrement pluvieux et quelques jours avant la date fatidique l'état de bon nombre des ruisseaux de la région était vraiment mauvais, tous avaient un niveau d'eau élevé et de l'eau bien teintée. Fort heureusement nous avons été comme toute la France touchés par la vague de froid qui a provoqué l'arrêt des pluies et par conséquence logique une baisse assez rapide du niveau des eaux comme je le constatai quelques jours avant l'ouverture à l'occasion d'une promenade sur les berges du ruisseau sur lequel je fais l'ouverture tous les ans. 



Je consacrai une seule et unique soirée à préparer l'ouverture car j'avais en fait tout préparé depuis plusieurs mois; c'était donc plus une revue détaillée de mon équipement. Sachant que je ne pêcherais qu'en noyée en cette période d'ouverture je ne garnissais ma boîte que de quelques kebari à cet usage.


La plus petite n'est autre qu'une version affinée de ma fidèle Yamato kebari qui me suit partout depuis mon voyage au Japon à l'occasion duquel elle fût créée et je ne le regrette pas, bien au contraire car elle m'a fait prendre des truites partout. De l'Itoshiro au Vercors en passant par l'Ardèche et la Normandie. Fidèle au poste! La plus grande, seulement un peu plus grande, est faite de zenmai et d'une plume de poule.


Je décidai de faire l'impasse sur le premier kilomètre de ce ruisseau pour monter à proximité de l'endroit où tous les ans je déjeune à l'occasion de l'ouverture, le secteur où le ruisseau coule dans la partie la plus étroite de sa vallée où j'espérai être quelque peu abrité du vent glacial qui balayait la région depuis plusieurs jours. 


Comme l'année dernière la pêche ne fût pas facile, je tentai tous les postes où j'ai déjà pris des truites dans le passé sans obtenir le résultat escompté et c'est finalement dans un virage où je n'ai jamais vu ni attrapé une truite que mon lancer fût couronné de succès. 



Cette truite repartie dans son élément je rangeai ma ligne sur sa bobine et repliai ma canne, il était déjà midi et l'heure était venue du traditionnel déjeuner d'ouverture. Le vent était toujours très présent mais le ciel s'était dégagé, c'était le bon moment pour des ramen et une bonne bière!


Je redescendais ensuite le ruisseau sans voir personne ni même entendre le moindre bruit que celui du vent. Depuis cette matinée d'ouverture la météo a été constamment mauvaise, les ruisseaux ont repris leur teinte hivernale et je ne suis pas allé à la pêche.